« C’est plus difficile maintenant qu’il y a quelques années, on vit moins bien qu’avant » me confiait récemment un ouvrier menuisier du Cambrésis dont les revenus et les charges de famille sont pourtant restés les mêmes.
Notre conception progressiste nous entraîne parfois à considérer que, depuis les débuts de la révolution industrielle, il y a une amélioration continue du confort, du niveau de vie et des revenus.
Or, et ceci est nouveau, nous vivons désormais une véritable régression sociale, notamment pour les catégories populaires. L’écart entre riches et pauvres se creuse, même les classes moyennes s’appauvrissent. L’indice des prix, à partir duquel se calculent les réajustements de salaires, est faux car il ne rend pas compte des différences de revenus.
Le poste « énergie » du budget des ménages a beaucoup augmenté avec le gaz, le charbon, l’électricité. Il est incompressible, ce n’est pas un budget facultatif, de loisirs ou de luxe que l’on peut réduire à sa guise. Les petits revenus ont les mêmes besoins en énergie que les plus gros revenus pour se chauffer, parfois même avec des logements moins bien isolés. Ceux, nombreux, qui ne disposent pas des transports en commun ont les mêmes besoins en carburants, super ou gasoil, dont le prix a augmenté de 40 % depuis 2002.
Les loyers connaissent un accroissement fort lié à la rareté de l’offre de logements. Pour en finir avec les exemples, les produits de première nécessité sont ou bien de qualité médiocre ou bien chers.
De nombreux ménages qui vivaient normalement et réussissaient même à mettre un peu d’argent de côté ont maintenant du mal à joindre les deux bouts. Le Cambrésis et l’Avesnois, qui sont des arrondissements défavorisés, ont une proportion importante de ces populations qui sont plus en difficulté aujourd’hui qu’hier.
La politique sociale de Ségolène Royal vise non seulement à augmenter les bas salaires et les petites retraites mais à rendre du pouvoir d’achat.
Il faudra pour cela plafonner les loyers, interdire la « libération » du prix de l’électricité, contrairement à ce que la droite a prévu de faire le 1er juillet prochain, baisser les taxes sur les carburants, réglementer les tarifs bancaires et les taux usuraires des crédits revolving, et enfin, mettre en place des indices de prix qui reflètent les revenus des ménages.
Avec l’emploi, c’est la question des revenus et du pouvoir d’achat dont les plus nécessiteux attendent un changement.
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