Quand,
en 1905, l’Assemblée nationale décida à l’instigation de son rapporteur
Aristide Briand de la séparation des églises et de l’Etat, elle accomplit cet
acte fondateur avec mesure. Cette loi décriée par les cléricaux à l’époque, est
aujourd’hui acceptée de tous, sauf des nostalgiques proches du Vatican.
Il
en va de même du problème du voile intégral qui fait débat aujourd’hui. Si les
autorités doivent dissuader une minorité de femmes de porter en public la burqa
ou le niqab, elles doivent éviter une loi-couperet pure et dure qui serait
inapplicable et n’aurait pour le gouvernement que l’avantage de rallier les
milieux les plus intolérants. Comme l’a suggéré le Conseil d’Etat, le port du
voile intégral n’est pas acceptable dans les lieux publics ou dans les services
publics (dans une mairie, à l’école, à l’hôpital, dans les transports…). Par
contre, la rue, l’espace public se prêtent difficilement à une réglementation
aussi contraignante que le code de la route. Il faut combattre ce retour
médiéval qui est un abaissement pour la femme mais avoir recours au dialogue et
à l’éducation plutôt qu’à la contrainte.
Monsieur
Sarkozy et monsieur Hortefeux, voulant regagner la confiance de l’extrême
droite, se sont livrés ces derniers jours à une opération singulière. Après
avoir à nouveau promis de « nettoyer les banlieues » et
d’instaurer un régime policier dans les établissements scolaires, monsieur
Sarkozy veut cette fois s’attaquer au salafisme et à l’intégrisme islamiste. On
a fort opportunément verbalisé une automobiliste voilée, retrouvé immédiatement
un mari polygame, mobilisé les moyens d’informations pour le filmer recouvert
d’un keffieh et, enfin, retransmettre de toute urgence, les images aux journaux
télévisés du jour.
Comme
on peut le constater, nous sommes désormais bien éloignés du combat pour une
laïcité, malmenée par nos dirigeants puisque, par ailleurs, des élèves de
l’enseignement public sont convoqués pour leurs examens dans des établissements
privés et qu’ils doivent composer sous le regard de Benoît XVI ou du Christ sur
la croix.
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