Christian Bataille

Energie:un marchandage peu transparent

Comme d’hab ! l’élection présidentielle suscite de la part des anti-nucléaires un marchandage peu transparent dans lequel on retrouve pêle-mêle des circonscriptions de député et des installations nucléaires.
Comme au loto, on connaîtra les résultats plus tard.
Ce n’est pas une façon sérieuse de traiter le problème de notre approvisionnement en énergie et plus particulièrement de l’électricité nucléaire.
La France a pratiquement épuisé ses ressources naturelles : plus de charbon, plus de gaz, plus de pétrole, l’hydroélectricité à son plafond. Les énergies renouvelables offrent des solutions très limitées et impossibles à mettre en œuvre à grande échelle.
Restent les économies ; notre consommation a très légèrement baissé cette année (1 % de moins) du fait de l’arrêt d’industries électro-intensives. On ne peut s’en réjouir et, même, la lutte pour l’emploi et pour l’industrie exigent que l’on arrête ce mouvement dangereux de désindustrialisation.
Les arguments des opposants au nucléaire relèvent d’une théologie dépassée plus que de la vérité économique et scientifique. Les solutions pour les déchets nucléaires sont en vue, la France dispose d’un parc de centrales en parfait état d’entretien qui peuvent durer au moins 40 ans, peut-être plus, c’est démontré !
Alors pourquoi, mais pourquoi donc vouloir un sort funeste pour une énergie qui garantit l’indépendance de nos approvisionnements, fournit, pour le budget des ménages, l’électricité la moins chère et ne produit pas d’effet de serre ?
Comprenne qui pourra !
à consulter: La Lettre Energie

Téléchargement lettre_energie14.pdf

Les communes unités démocratiques de base

À la fin de la semaine qui vient se termine le cycle des vœux qui m’aura permis de rendre visite à quelques dizaines parmi les quatre-vingt-dix communes de ma circonscription d’élection.
Je peux ainsi, par exemple, au hasard des passages et des ponts, égrener les noms des rivières de mon pays, la Selle, la Sambre, l’Ecaillon, l’Erclin, le Béart, le Saint-Georges, l’Aunelle, la Rhônelle…
Ces rivières et ruisseaux racontent l’histoire millénaire de ce territoire.
Les municipalités, quant à elles, sont l’ossature vivante et irremplaçable de la République. Première unité démocratique de base, elles voient leur rôle se réduire du fait de la généralisation des intercommunalités diverses. Pourtant, au niveau de l’unité de vie, les maires et les conseils municipaux restent les animateurs principaux de la vie publique. C’est à travers eux que notre République et notre histoire résistent au temps et ce serait une profonde erreur si nos gouvernants songeaient à les éliminer progressivement.

Qui a fait de l’éducation une priorité réelle?

En distribuant, au porte-à-porte pour Ségolène dans Le Cateau, je passe devant le lycée Camille Desmoulins en pleine rénovation par la volonté du Conseil régional. Nos collectivités territoriales, la Région pour les lycées, le Conseil général pour les collèges réalisent un programme ambitieux, rapide et réussi de rénovation de notre patrimoine scolaire.
Hélas, pendant que les institutions départementales et régionales vont de l’avant, le gouvernement annonce la suppression de milliers de postes d’enseignants dans les écoles, les collèges et les lycées.
Il n’est pas difficile de comprendre qui a fait de l’éducation une priorité réelle et qui raconte des histoires et nous ment.

« Sobibor, 14 octobre 1943 »

L’hommage de la Nation aux Justes de France a suscité la rediffusion sur France2 de « Sobibor, 14 octobre 1943 », un document saisissant réalisé par le très admirable Claude Lanzmann.
Dans Sobibor, camp d’extermination de Pologne, Yehuda Lerner, adolescent juif de 17 ans et ses compagnons, tous voués à une mort certaine, décident de refuser ce destin terrible et de se battre pour leur vie et de celle de centaines, de milliers d’autres.
Yehuda Lerner raconte avec des mots simples, dans un récit vibrant, comment il fend le crâne d’un SS, d’un seul coup de hache, en « un quart de millième de seconde », comme la foudre qui s’abat sur le criminel. Partout dans le camp, c’est la révolte et l’évasion, fait exceptionnel dans l’histoire tragique de la déportation.
Le jeune Yehuda est comme Ulysse face au Cyclope, il ne tremble pas pour vaincre les démons.
Notre monde, aujourd’hui, a encore ses monstres, nazis ou criminels de guerre qu’il faut savoir affronter sans faiblesse s’ils semblent revenir pour commettre à nouveau leurs massacres.

Sarkozy et la laïcité

J’ai, hier mardi 16 janvier, interpellé Nicolas Sarkozy, lors des questions d’actualité sur le problème de la laïcité.
Il n’a rien répondu sur le rapport Machelon, commandé par lui, et qui remet en cause le principe constitutionnel de séparation totale du fonctionnement des institutions publiques d’une part et des pratiques religieuses d’autre part. J’ai le sentiment qu’il ne mesure pas combien ce principe est central dans les institutions républicaines.
Au contraire, il répond qu’il faut encourager le développement de l’Islam en France trahissant par là sa pensée profonde à savoir que c’est à la religion qu’incombe en partie l’équilibre de la société, en tous cas de la police des esprits relevant de la culture des pays d’Islam.
Notre projet est tout autre : ni anticléricalisme sectaire, ni endoctrinement religieux.
La religion relève d’un choix de conscience, individuel. Le fonctionnement des églises est libre et, parce qu’il est libre, ne peut en aucun cas relever des pouvoirs publics.

Laïcité:Question à Nicolas Sarkozy

Le Pen...

Je vois des débats télévisés dans lesquels tout le monde veut couper la parole aux Le Pen.
Il faut au contraire les laisser parler.
C’est la bonne méthode pour prouver qu’ils n’ont rien à dire ou plutôt que leur démonstration s’effondre au fil du discours.
Dans une scène du « Dom Juan » de Molière, Sganarelle veut expliquer des choses compliquées alors qu’il est installé sur son âne. Dom Juan le laisse s’empétrer dans sa démonstration, Sganarelle s’impatiente et reproche à Dom Juan de ne pas l’interrompre. A la fin, embrouillé et peu convaincant, Sganarelle gesticule et tombe de son âne. Le Pen, comme Sganarelle, tomberait si on le laissait dire !

"Chirac a de l'aplomb"

Monsieur Chirac sait mieux que nul autre ce que veulent dire les mots « avoir de l’aplomb ».
Mais quand même ! Il y a des limites. Feindre de découvrir qu’il faut défendre les services publics en milieu rural, alors que les hommes et femmes de droite de son entourage, alors que les gouvernements qui ont été placés sous son autorité ont eu pour préoccupation première de libéraliser et de démanteler des services comme la Poste ou l’école, ne trompe personne.
Il n’en reste pas moins qu’il faut mettre un coup d’arrêt au saccage du tissu social et territorial. Si, saisis par la vertu républicaine et solidaire, le Président de la république et d’autres veulent se joindre à un combat qui coïncide avec l’attente profonde des français, leurs péchés libéraux leur seront pardonnés.